La cuisine africaine et antillaise. Tout un poème

Editeur : Dagan

Date de publication : 2011

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Extraits :

La cuisine est certes un art, mais, elle est avant tout acte de communication, élan vers l’autre grâce au plaisir donné et partagé. Une fois dépassé le stade de la simple subsistance, tout devient délicat et subtil : les odeurs, la présentation, la saveur et tous les yeux autour de la table qui brillent de plaisir. Je dis souvent à mes amis qu’on ne peut pas faire de la bonne cuisine si on n’aime pas les gens. Je parle de ce « aimer » qui veut dire sympathie, connivence, cordialité, et parfois tendresse, comme deux mains qui s’effleurent dans le silence de la nuit.

L’âme d’un pays se dévoile peut-être à travers sa cuisine ; l’art culinaire des pays du soleil avec sa spécificité et son originalité nous invite à un voyage initiatique à la rencontre des femmes et des hommes d’Afrique et des Antilles. Sous ces latitudes, le soleil brille de mille feux et conditionne toutes choses ; les épices sont de petits soleils qui jettent des éclats de parfums et de saveurs dans le plus humble des repas, dans la plus sophistiquée des recettes…

Pourquoi réunir ainsi l’Afrique et les Antilles ? Aux jours d’aujourd’hui l’avion a rapproché les continents, facilitant les échanges et l’accès aux cultures étrangères. Il y a de l’Afrique dans la cuisine créole. Mais aussi, l’Afrique tout naturellement adopte et intègre les autres facettes (asiatique, indienne, caraïbe) de la cuisine antillaise. Ici et là, c’est une cuisine en devenir qui n’hésite pas à sortir des sentiers battus pour inventer et assimiler de nouvelles approches. Il suffit de fréquenter certains restaurants dans les grandes métropoles pour s’apercevoir qu’il existe bel et bien une recherche, un souci de création et d’adaptation et que le temps des « folklores » est révolu.

J’ai voulu faire un livre de cuisine qui laisse libre cours au rêve et à la beauté. Car souvent, ceux qui aiment la cuisine, aiment aussi la poésie. Aussi, ai-je voulu que la poésie et l’art culinaire soient un couple indissociable. Faire la cuisine et en même temps lire des poèmes qui créent une atmosphère joyeuse et pourquoi pas, intime. Il s’agit de magnifier la poétique de la relation et du partage. Mes propres poèmes sont là pour dire les sentiments qui m’habitent lorsque je fais la cuisine. Peut-on faire de la bonne cuisine sans aimer faire plaisir ? Sans désirer la chaleur de la convivialité fraternelle, amicale ou amoureuse ?

La façon de cuisiner, la façon de manger est un élément de la culture des peuples. Il m’a paru intéressant de commencer par l’histoire des épices et des aromates afin d’apprécier la chance que nous avons de disposer de tous ces produits merveilleux qui, autrefois, n’étaient réservés qu’à une certaine aristocratie. Et puis connaître l’origine des légumes utilisés tous les jours permet d’imaginer leur transplantation, leur voyage d’un pays à un autre à travers les siècles.

Certains chapitres de ce livre peuvent paraître insolites : Cuisine des jours de fête, Cuisine des jours d’amour … C’est une façon d’aborder les choses avec le sourire et la fantaisie. Cependant, elletraduit le vécu réel de ces hommes et de ces femmes d’Afrique et des Antilles, avec leur désir de mordre dans la vie, leur sens de la fête et de la jouissance. Et surtout, la volonté ne pas rater le plaisir que la vie propose autour d’une bonne table.

Bon appétit à tous et à toutes !